24 au 29 novembre 2021
Parrain : Theodore Ushev
invité d’honneur : Guéorgui Gospodinov
Avec la cinquième édition du Week-End à l’Est, c’est la Bulgarie que nous avons découvert au travers de sa capitale Sofia. Le cinéaste d’animation Theodore Ushev a parrainé cette édition, aux côtés de l’invité d’honneur Guéorgui Gospodinov, grande voix de la littérature bulgare contemporaine.
Tous deux se sont retrouvés à l’Odéon-Théâtre de l’Europe pour une mise en dialogue de leurs œuvres, et ont également pris part à des rencontres individuelles tout au long du festival.
Côté cinéma, une rétrospective de Binka Zhelyazkova, première réalisatrice bulgare, a permis de redécouvrir une figure pionnière et engagée du septième art en Bulgarie.
À la galerie Delpire & co, l’installation immersive autour du livre He Breaks, He Cuts, He Spills de Nikola Mihov — composée d’archives de l’agence de presse officielle bulgare — a offert une plongée saisissante dans l’histoire et la culture visuelle du pays. Aux Beaux-Arts de Paris, une rencontre animée par Alain Berland a réuni Laure Martin et Vladimir Yavachev autour des œuvres de Christo et Jeanne-Claude, couple mythique pour lequel ils ont contribué à de nombreux projets.
Cette édition riche, s’est également étendue à d’autres lieux emblématiques : concerts à l’Église Saint-Sulpice, à l’Eglise Saint-Germain-des-Prés, ou encore des performances à la Maison de la Poésie, et bien d’autres encore.
« J’ai toujours voulu être soliste car j’ai ce besoin de création fort qui m’a toujours guidée. Je n’ai pas dû choisir ma carrière, elle s’est imposée à moi, comme une évidence ».
Dès ses premiers pas en musique, Vassilena Serafimova a vu les choses très clairement. Non, ce ne sera pas le violon, ce sera les percussions. Comme son père et sa sœur, qu’elle imite en cachette. Le premier est professeur et dirige un ensemble avec son épouse, baptisé Accent, qui se produit régulièrement sur scène. Alors, les choses se font naturellement : Vassilena intègre la troupe et se retrouve entourée de percussions. C’est ludique, enthousiasmant. À 9 ans, elle obtient un premier prix dans un concours national de sa Bulgarie natale : « après, je me suis lancée à fond dedans ». Car venir d’une famille de musiciens n’a pas été ressenti comme une pression par Vassilena. Passer des concours, se fixer des objectifs et suivre les recommandations de ses parents font partie de son éducation musicale. Sa prise de conscience va d’ailleurs lui venir toute seule au début de l’adolescence.
La détermination comme leitmotiv
Cette révélation, elle l’appelle sa « petite graine », celle qui lui donnera la force de continuer, ce à quoi elle peut toujours se raccrocher dans les moments de doutes.
Elle se perfectionne et remporte le Grand prix du concours La musique et la terre en solo à Sofia. C’est là qu’elle fait la connaissance de Chantal Stigliani, alors dans le jury. La pianiste la prend sous son aile et l’invite à se produire à Paris, puis à y étudier. « En mettant le pied sur la terre parisienne, je me suis sentie remplie de joie, j’y ai trouvé des gens très proches de moi et je suis tombée amoureuse de la ville. » Vassilena commence sa formation au conservatoire de Versailles en 2005, avant d’intégrer le CNSMD de Paris deux ans plus tard. Pour subvenir à ses besoins et payer ses études dans la capitale, il faut qu’elle multiplie les représentations, même dans la rue. Mais elle ne ressent pas ces difficultés comme un poids. Soutenue par des anges gardiens qui croient en son talent, elle s’entoure d’autres artistes – danseurs, comédiens, photographes –, qui l’inspirent. Redoublant de travail, elle choisit ce moment pour préparer de nombreux concours internationaux. De 2003 à 2010, elle remporte le 1er prix du World International Marimba Competiton de Stuttgart, le 1er prix de la Critique musicale du 18ème Festival International d’Europe Centrale en Slovaquie, le 2nd prix du Concours International de Musique de l’ARD de Munich...
De hasards en collaborations
« Les gens avec qui je travaille, je les ai tous rencontrés par un heureux hasard », aime à dire Vassilena. En témoigne une de ses plus importantes collaborations avec le pianiste de jazz Thomas Enhco, avec qui elle tourne sans arrêt en France et dans le monde entier. Le duo s’est rencontré par l’intermédiaire de Gisèle Magnan, directrice des Concerts de poche, qui les a réunis le temps d’un concert. C’est en constituant leur programme que les deux artistes ont eu un véritable coup de foudre musical. Depuis, ils ne se quittent plus. Ils enregistrent ensemble en 2016 chez Deutsche Grammophon leur album Funambules – qui contient aussi bien du Mozart que du Saint-Saëns, mais également leurs propres compositions et arrangements. Leur deuxième projet exclusivement autour de la musique de Bach, Bach Mirror, sort prochainement chez Sony Classics. « On teste tout ce qui nous passe par la tête, le goût est notre seul guide. Et lorsqu’une idée nous plaît, on la pousse le plus loin possible », relate Thomas Enhco. Une phrase qui résume bien la façon spontanée dont Vassilena fonctionne en duo.
Le hasard provoque aussi la rencontre avec la productrice de musique électronique Chloé en 2017. Les deux musiciennes forment un duo pour la première fois à l’initiative du collectif Sourdoreille, sur un plateau de télévision autour de la musique de Steve Reich. Ensuite, les compositions fusent de toutes parts. Après un passage à la Biennale de Venise au Studio Venezia, les deux artistes font dialoguer le marimba et les sons électroniques dans un projet baptisé Sequenza live. « On improvise, on retient, on enregistre. Parfois, j’amène un élément que Chloé développe et transforme », explique Vassilena. L’important, c’est qu’il y ait toujours une fenêtre ouverte sur la création et sur les mélanges de style. « J’ai grandi avec les enregistrements de Chopin par Rubinstein, mes copains au CNSM étaient les jazzmen, et mes partenaires de scène venaient tous d’univers artistiques différents », admet-elle. Elle s’associe d’ailleurs volontiers au tromboniste Fidel Fourneyron pour des projets éclectiques comme La chanson de Renart, un conte musical, ainsi qu’au clarinettiste Rémi Delangle pour des projets autour des musiques traditionnelles.
Le retour au solo
L’éclectisme se retrouve aussi au cœur de ses projets solos, comme sur son dernier spectacle Time, une création musicale et visuelle qui la met en scène devant un grand écran. Créé avec le vidéaste Julien Poulain, il s’agit d’une vraie expérience sensorielle et émotionnelle, avec pour thème le retour à l’essence de la percussion, le « time ». Après son passage à la Juilliard School de New York, Vassilena s’élève contre le besoin d’aller toujours plus vite, plus loin, sans s’attacher à l’histoire de ses instruments. Elle veut aussi reconnecter avec eux pour mieux participer au développement de leur répertoire. D’où la notion du temps, poétiquement mise en scène, qui peut aussi bien être la pulsation rythmique d’une caisse claire que le temps qui passe. Une des pièces jouées dans Time, composée par Javier Alvarez, se termine par une chanson traditionnelle du Vénézuela. Jouer la musique des origines, c’est important pour elle, tout comme de « voir ce qui était là avant, comment les époques se superposent ». Et comme Vassilena ne se ferme aucune porte, elle y ajoute un chef d’œuvre de la musique classique : la Chaconne de Bach, illustrée par une femme qui s’envole au vent. C’est cette ouverture sur la création et sur la ré-interprétation qui, au fil de ses expériences humaines et de son attachement à la transmission, en fait une artiste unique.
L’instrument de prédilection : le marimba
Le marimba est devenu son instrument fétiche, si bien qu’on qualifie Vassilena Serafimova presque plus de marimbiste que de percussionniste. « C’est un instrument à part de tous les autres. Les matières naturelles comme le bois me parlent, j’y suis sensible », explique-telle. Premier prix du World International Marimba Competiton de Stuttgart, Vassilena a une manière aérienne et très théâtrale de jouer qui lui est propre. Pas étonnant que certain.es percussionnistes la choisissent pour se spécialiser dans cet instrument. Son marimba résonne avec une puissance qui impose un silence presque religieux à la fin du morceau. Un son qui subjugue aussi son partenaire scénique, le pianiste Thomas Enhco, qui a joué avec elle lorsque le marimba a sonné pour la première fois aux Victoires de la musique classique en 2015 : « c’est rond, c’est chaud, et à d’autres moments percussif et violent : […] Vassilena peut absolument tout jouer avec ses quatre baguettes ».
Le marimba, (souvent « la » marimba, notamment en bulgare), comme beaucoup de percussions, est à la fois très ancien et très récent. Son origine est incertain, mais il aurait vu le jour en Afrique avec le Balafon et a existé en Amérique centrale à l’époque précolombienne. Il résonne lors de fêtes de villages et accompagne les chants traditionnels. Ce n’est qu’au début du 20e siècle que le marimba contemporain est mis au point par l’américain John C. Deagan, qui en fait un instrument à cinq octaves, avec des résonateurs en métal pour maîtriser les vibrations. Dans les années 60, la compositrice et marimbiste japonaise Keiko Abe a propulsé l’instrument vers le devant de la scène. Amoureuse des sonorités et de la profondeur qu’il produit, elle a commencé à composer, improviser, et à réunir des compositeurs contemporains autour du marimba. Elle a dédié sa vie à créer le répertoire de cet instrument, et continue encore aujourd’hui à le développer. En 2009, elle invite Vassilena à jouer avec elle au Japon : un honneur pour cette dernière, qui le considère comme « l’instrument le plus proche de ce qu’elle souhaite exprimer ».
Philosophe
Professeur de Littérature française
Musicien
Romancière et dramaturge
Écrivain
Écrivaine
Graphiste & illustratrice
Pianiste
Réalisateur
Chanteuse d’Opéra
Écrivaine
Réalisatrice
Photographe
Artiste
Politologue
Écrivaine
historienne de l’art et commissaire
d’exposition
Photographe
Poète
Artiste
Réalisatrice
Artiste
Réalisatrice
Artiste
rédactrice en chef adjointe
Artistes
Artiste
politologue
Plasticien
auteure, réalisatrice et productrice
Musiciens
Cinéaste d’animation
Traductrice littéraire et universitaire française
24 / 11 / 21 : Avant-première du festival – “Rossignols en Décembre” (2011, 3min), présenté par son réalisateur et parrain du Festival, Theodore Ushev, au cinéma Nouvel Odéon
24 / 11 / 21 : Guéorgui Gospodinov, invité d’honneur, à l’avant-première du Festival, au cinéma Nouvel Odéon
24 / 11 / 21 : Avant-première du festival – “Women do cry” (2021, 1h47), présenté par ses réalisatrices Mina Mileva et Vesela Kazakova, au cinéma Nouvel Odéon
25 / 11 / 21 : Rencontre des écrivains Théodora Dimova et Guéorgui Gospodinov, avec leur traductrice Marie Vrinat-Nikolov, et animée par Louis Watier, à l’INaLCO
25 / 11 / 21 : Sélection d’ouvrages donnant un aperçu de la scène photographique contemporaine à Sofia, à la Galerie Delpire & co.
25 / 11 / 21 : Nikola Mihov lors du vernissage de son exposition immersive autour de son livre He Breaks, He Cuts, He Spills (janet 45, Sofia, 2021)
25 / 11 / 21 : Exposition d’affiches de Luba Haleva, illustratrice de l’affiche du Festival cette même année, à la Librairie Polonaise
25 / 11 / 21 : Elina Kechicheva lors du vernissage de son exposition de photographies Lethe, à la Galerie du Crous
25 / 11 / 21 : Nina Kovacheva lors du vernissage de son exposition de dessins The Marriage of Heaven and Hell, à la Galerie du Crous
25 / 11 / 21 : Eugenia Maximova lors du vernissage de son exposition de photographies The Places You Called Home, à l’Espace des Femmes - Antoinette Fouque
25 / 11 / 21 : Installation vidéo Minouk, le Poisson Peintre 1994 / 2003 de Stefan Nikolaev, à la Galerie Guislain
25 / 11 / 21 : Huile sur toile de Nedko Solakov, tirée de son exposition Histoires Lointaines, à la Librairie-Galerie Métamorphoses
25 / 11 / 21 : Rencontre sur Christo et Jean-Claude avec l’historienne de l’art et amie de Christo, Laure Martin, et le neveu de Christo, Vladimir Yavachev, aux Beaux-Arts de Paris
25 / 11 / 21 : Seconde partie du concert à l’Église Saint-Sulpice avec le pianiste Emanuil Ivanov et la soprano Ina Kancheva
25 / 11 / 21 : Dernière partie du concert à l’Église Saint-Sulpice avec la soprano Ina Kancheva, le pianiste Dimitar Gorachov et la gadulka de Hristina Beleva
26 / 11 / 21 : Rencontre arts et littérature avec l’écrivain et invité d’honneur Guéorgui Gospodinov, et le cinéaste et Parrain du festiva Theodore Ushev, à l’Odéon - Théâtre de l’Europe
26 / 11 / 21 : Performance Mon pays Inconnu : Tzvetan Todorov, la Bulgarie et moi de Léa Todorov, à la Maison de la Poésie
26 / 11 / 21 : Performance Mon pays Inconnu : Tzvetan Todorov, la Bulgarie et moi de Léa Todorov, à la Maison de la Poésie
26 / 11 / 21 : Projection du film Février (2020, 2h05) de Kamen Kalev, précédé du court-métrage Vaysha l’Aveugle (2016, 8mn) de Theodore Ushev, cinéaste et Parrain du festival, au Christine Cinéma Club
26 / 11 / 21 : Hommage à Viktor Paskov, avec la traductrice et professeure Marie Vrinat-Nikolov et l’écrivaine Rouja Lazarova, à la Librairie L’Écume des Pages
27 / 11 / 21 : Rencontre avec Kapka Kassabova autour de son livre L’écho du Lac lac (Éditions Marchialy, en 2020 et 2021), animée par Antoine Perraud , à la Librairie Polonaise
27/11/21 : Rencontre avec la photographe Eugenia Maximova autour de son exposition The Places You Called Homme, à l’Espace des Femmes - Antoinette Fouque
27 / 11 / 21 : Stoyan Atanassov, lors de l’hommage au théoricien Tzvetan Todorov, en compagnie d’André Comte-Sponville et animée par Catherine Portevin, à la Maison de la Poésie
27 / 11 / 21 : André Comte-Sponville, lors de l’hommage au théoricien Tzvetan Todorov, en compagnie de Stoyan Atanassov et animée par Catherine Portevin, à la Maison de la Poésie
27 / 11 / 21 : Brigitte Bouchard, directrice artistique du festival, présentant le concert du violoniste Svetlin Roussev, à l’Église Saint-Germain-des-Prés
28 / 11 / 21 : Rencontre avec la romancière et dramaturge Theodora Maximova, animée par Isabel Contreras et en présence de la traductrice Marie Vrinat-Nikolov, à la Librairie Polonaise
28 / 11 / 21 : Rencontre avec l’écrivain et invité d’honneur du festival Guéorgui Gospodinov, animée par Oriane Jeancourt et en présence de la traductrice Marie Vrinat-Nikolov, à la Librairie Polonaise
29 / 11 / 21 : Rencontre avec le cinéaste d’animation et parrain du festival Theodore Ushev, animée par Marie-Pauline Mollaret, aux Beaux-Arts de Paris
29 / 11 / 21 : Erik Veaux, président de l’association Un Week-End à l’Est, présentant le débat de clôture de la 5ème édition du festival, aux Beaux-Arts de Paris
14, rue Bonaparte
75006 Paris
4, rue Christine
75006 Paris
6, rue de l’École de Médecine
75006 Paris
13, rue de l’Abbaye
75006 Paris
3, Place Saint-Germain-des-Prés
75006 Paris
2 Rue Palatine,
75006 Paris
35, rue Jacob
75006 Paris
11, rue des Beaux-arts
75006 Paris
35, rue Guénégaud
75006 Paris
65, rue des Grands Moulins
75013 Paris
28, rue de la Boétie
75008 Paris
174 Boulevard Saint-Germain,
75006 Paris
17, Rue Jacob
75006 Paris
123, boulevard Saint-Germain
75006 Paris
78, rue Bonaparte,
75006 PARIS
157, Rue Saint-Martin
75003 Paris
place de l’Odéon
75006 Paris
Erik Veaux, Président de l’Association Un week-end à l’est
Brigitte Bouchard, Vice-présidente de l’Association Un week-end à l’est
Julie Bouvard, Trésorière de l’Association Un week-end à l’est
Directrice artistique :
Brigitte Bouchard
Programmation et coordination :
Adélaïde Fabre
Programmation cinéma : Sophie Mirouze
Attachée de presse : Alina Gurdiel
Attachée de presse cinéma : Agence Les Piquantes
Attachée de presse Arts Visuels : Emmanuelle Toubiana
Rédactrice en chef : Suzanne Coté Martin
Réseaux sociaux : Plateforme Agency
Chargée de production : Aube Mézières
Chargé de diffusion : Bérenger Hebert
Production et coordination du parcours Arts Visuels : Theophile Brient
Graphiste / webdesigner : Frédéric Rauzy
Photographe : Charly Akakpo
Illustratrice de cette édition : Luba Haleva