27 NOV. au 2 DEC. 2017
Marraine : Mila Turajlić
invité d’honneur : Enki Bilal
Après Varsovie, Kyiv et Budapest, c’est à Belgrade qu’a été consacrée la quatrième édition du festival, présidée par la cinéaste Mila Turajlić, avec l’artiste Enki Bilal en grand invité d’honneur.
Fidèle à l’approche pluridisciplinaire, le festival a proposé une trentaine d’événements mêlant rencontres, conférences, expositions, concerts, et projections cinématographiques.
Une discussion, animée par Caroline Broué (France Culture), a permis de revisiter l’œuvre d’Enki Bilal à travers le prisme de ses racines serbes. Des hommages ont été rendus à des figures littéraires telles qu’Ivo Andrić et Danilo Kiš. La soirée d’ouverture a donné lieu à des lectures en serbe par les écrivains Mira Popović, Svetislav Basara, Bora Ćosić, Goran Petrović, ainsi qu’en français par le comédien Jacques Bonnaffé. Ces lectures ont été illustrées en direct par Aleksandar Zograf, et accompagnées par le jazz balkanique du contrebassiste Nenad Vasilić.
Parmi les événements marquants, la dramaturge, scénographe, poète et militante culturelle Milena Minja Bogavac nous fait découvrir les coulisses des Beaux-Arts de Paris à travers une performance inédite. Raša Todosijević, figure majeure de l’avant-garde yougoslave et du mouvement conceptuel belgradois, a échangé avec la commissaire et critique d’art Nataša Petrešin-Bachelez autour de la portée politique de l’engagement artistique.
Pour la première fois, s’est déployé hors-les-murs, avec des événements organisés à Arcueil, Lyon, Vienne et Villetaneuse, et des expositions ont été proposées au-delà du festival __(dans quels lieux ?)
Cette édition a été marquée, avec une grande émition, par la présence du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov. Invité une première fois lors de l’édition dédiée à Kyiv, il était récemment libéré de sa détention en Russie, à l’issue d’un procès qualifié de « stalinien » par Amnesty International.
© Miguel Bueno
Mila Turajlić est née le 4 juillet 1979 à Belgrade. Elle est une cinéaste, scénariste, productrice et assistante de réalisation serbe. Elle avait initialement souhaité se tourner vers une carrière politique avant de considérer l’activité artistique comme une arme plus subversive et efficace. Dès lors, elle a choisi la voie du cinéma documentaire. Elle a préparé un BA Production filmique et télévisuelle à la Faculté d’art dramatique de sa ville natale, qu’elle a obtenu en qualité de Major de promotion (1998-2002). En parallèle, Mila a complété sa formation à la London School of Economics and Political Science, où elle a obtenu un BSC en Relations politiques et internationales (1998-2003) et un MSC en Média et communication (2003-2004). En 2015, elle a reçu un PhD à l’Université de Westminster.
En 2010, Mila Turajlić s’est vu décerner treize prix pour le film Cinema Komunisto (dont elle fut la scénariste et la réalisatrice), parmi lesquels le Grand prix du jury pour le meilleur film documentaire du Festival international du cinéma d’Alger (2013), le Golden Gate Award Competition du festival international du film de San Francisco (2011) et le Balkan Newcomer award du Dokufest du Kosovo (2011).
La réalisatrice belgradoise est née à l’époque où la Yougoslavie, leader des pays non alignés, occupait une place originale entre l’Est et l’Ouest (en 1989, elle avait dix ans). Elle a vu son pays disparaître dans la guerre civile. Son cinéma tente d’en rétablir la mémoire. C’est l’enjeu de son premier long métrage, Cinema Komunisto. Elle y interroge des acteurs de ce fragment d’histoire, qui furent des témoins directs, parfois dans l’ombre de « grands hommes », à l’image du projectionniste privé de Tito. En 2016, Mila Turajlic a réalisé The other side of everything (L’envers du décor), documentaire sur la désillusion post « révolution démocratique serbe ». Pour ce film, elle a obtenu le Prix du Meilleur projet, successivement, à la FIPA 2012 (accordé par Canal France International) et au Sarajevo Film Festival Docu Rough Cut Boutique (accordé par l’IDFA).
Mila Turajlić a également contribué au lancement du Magnificent 7 Festival of European Feature Documentary Films à Belgrade. Elle enseigne dans diverses écoles depuis 2012, des enseignements sur la production filmique documentaire à l’école DOC in Europe (Bardonecchia, Italie, 2012), l’utilisation des archives dans le documentaire à la FEMIS (Paris, 2013) ; elle a animé le séminaire « Euro in Film » à Novi Sad (Serbie, 2014) et enseigne au Balkan Documentary Center (Sofia, Bulgarie, 2015).
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Les films présentés dans le cadre du Festival :
L’envers du décor
https://www.othersideofeverything.com
http://www.survivance.net/
« Srbijanka Turajilic se souvient de tout, des communistes qui ont fait irruption après la guerre et ont fermé à clé des portes pour diviser l’appartement en quatre foyers pour quatre familles (elle avait deux ans, mais le récit de ses parents est devenu le sien) ; de son père avocat qui lui a conseillé alors qu’elle avait quinze ans de ne pas devenir avocate comme lui, car elle n’aurait jamais la liberté de parole dans ce pays entravé. Elle se souvient de ses années étudiantes, du militantisme en mai 68 et des professeurs qui ne soutenaient pas les élèves, elle se souvient que devenue professeur (en ingénierie électrique) à son tour, elle a soutenu ses propres étudiants, a toujours parlé haut et fort, et s’est fait virer ! Elle se souvient
de la guerre civile, de l’impossibilité soudaine de se déclarer Yougoslave, elle se souvient de Milošević, « qui levait le menton comme Mussolini », de la lutte contre sa politique et de son renversement ; elle se souvient d’une croyance nouvelle en la Démocratie…
Intime et universel, le portrait s’élargit, ouvre des portes et des mondes. En contrepoint du discours limpide de cette femme extraordinaire qui voudrait tant être ordinaire, la réalisatrice monte des images d’archives, rares et parlantes, déchirantes et puissantes, de tous ces moments clés d’un pays et d’un peuple. Et son film, dense et complexe, est d’une lecture simple et passionnante.
Et aujourd’hui… Aujourd’hui, recevant un prix pour son engagement, Srbijanka déclare que si elle s’est battue toute sa vie pour la liberté, alors elle a échoué, car il suffit de regarder le monde autour de nous pour constater qu’il n’est pas libre. Elle parle avec force et clarté de tout ce qui ne va pas. Et cet aplomb, qui lui coûta en son temps son poste de professeur, lui vaut aussi d’être une femme debout. Que rien, jamais, n’a fait plier. »
Source : https://www.bande-a-part.fr/cinema/critique/magazine-cinema-mila-turajilic-lenvers-d-une-histoire/
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Cinema Komunisto
Disponible à la Cinémathèque française à Paris : information ici.
L’édition DVD est disponible à l’adresse : http://www.cinemakomunisto.com/fr/dvd/.
« Quand la Yougoslavie explosa, Mila Turajlic n’avait que 10 ans. Voir mourir son pays natal de son vivant, tout le monde ne peut en dire autant... Que reste-t-il aujourd’hui de cet Etat balayé par l’histoire ? Des films. Des centaines de films dont le metteur en scène, jamais crédité au générique, est passé à la postérité pour ses activités de dictateur : le maréchal Tito, père et maître de la Yougoslavie socialiste de 1943 à sa mort, en 1980. En assemblant, dans un montage virtuose, extraits, archives inédites et entretiens avec les anciens protagonistes du « kino » des Balkans, la documentariste décortique l’édification d’un mythe politique en 35 mm.
Tito le cinéphile, dont le projectionniste personnel assure qu’il a vu environ huit mille films en trente ans, voulait son industrie du film. Créés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les studios Avala deviennent donc le coeur d’un système qui fera de la propagande, mais avec un certain talent : films à la gloire des Partisans (les résistants titistes de 39-45) ou, après la rupture avec Staline, prestigieuses coproductions internationales (La Cinquième Offensive, avec Richard Burton dans l’uniforme du maréchal ; La Bataille de la Neretva, avec Yul Brynner et Orson Welles), tous exaltent la légende d’un peuple uni par un socialisme « à visage humain ». C’est le temps où, sur l’île privée du « président à vie », le glamour hollywoodien, alias Elizabeth Taylor, parade au bras du camarade Tito.
Au-delà de ces scènes étonnantes, qui rappellent la place de la Yougoslavie sur l’ancienne (mais pas si lointaine) carte du monde, le film dégage une sourde mélancolie. Car si Mila Turajlic démonte cette Yougoslavie fictive comme d’autres un décor de cinéma, elle se sait elle-même sous le charme. Devant le triste spectacle des studios désertés, des costumes et des pellicules abandonnés, elle ne peut réprimer sa nostalgie. En songeant à Sophia Loren
débarquant, comme au Negresco à Nice, à l’hôtel Metropol de Belgrade. »
— Mathilde Blottière, Télérama
écrivain, éditorialiste, ex-diplomate
Illustratrice
Dessinateur
Écrivain
Artiste
Pianistes
Metteur en scène, poète
Écrivain, poète
Urbaniste
Écrivaine
Traductrice Serbo-Croate
Professeur de politiques culturelles
Pianistes / compositeurs
Réalisateur
Chorégraphe / réalisatrice
Écrivaine
Traducteur serbo-croate
écrivain
Photographe
Réalisatrice
Commissaire et critique d’art.
Écrivain
Écrivaine
Écrivain
Écrivain
Écrivain / dessinateur
Réalisateur, scénariste
Photographe
Artiste
Militante politique / universitaire Serbe
Scénariste / Réalisatrice
Musicien
Dessinateur
28 / 11 / 19 : Edmond Baudoin, auteur de band-dessiné français, en rencontre avec l’auteur Aleksandar Zograf, à la Bibliothèque André Malraux
28 / 11 / 19 : Milena Dragićević Šešić en échange avec Laurent Geslin, sur le travail de Goranka Matić, à l’Espace des Femmes
28 / 11 / 19 : Représentation du spectacle de danse contemporaine The Resident de Dunja Jocić, accompagnée en musique par les pianistes LP Duo, à la MPAA / Saint-Germain
28 / 11 / 19 : Représentation du spectacle de danse contemporaine The Resident de Dunja Jocić, accompagnée en musique par les pianistes LP Duo, à la MPAA / Saint-Germain
29 / 11 / 19 : Caroline Broué, écrivaine et productrice à France Culture, en rencontre avec Enki Bilal, dessinateur et auteur de bande-dessiné, aux Beaux-Arts de Paris
29 / 11 / 19 : Caroline Broué, écrivaine et productrice à France Culture, en rencontre avec Enki Bilal, dessinateur et auteur de bande-dessiné, aux Beaux-Arts de Paris
29 / 11 / 19 : Rencontre avec la réalisatrice Mila Turajlić et le politologue Jacques Rupnik, à l’Odéon - Théâtre de l’Europe
30 / 11 / 19 : Rencontre des écrivains Goran Petrović et Aurélien Bellanger, animée par Oriane Jeancourt, à la Librairie Polonaise
30 / 11 / 19 : Rencontre des écrivains Goran Petrović et Aurélien Bellanger, animée par Oriane Jeancourt, à la Librairie Polonaise
Rencontre hommage à Ivo Andrić, avec la traductrice Pascale Delpech, et les écrivains Linda Lê et Lakis Proguidis, à la L’Écume des pages
30 / 11 / 19 : Rencontre avec Srbijanka Turajlić et Mila Turajlić, animée par Antoine Perraud, à l’Espace des Femmes
30 / 11 / 19 : Rencontre avec Srbijanka Turajlić et Mila Turajlić, animée par Antoine Perraud, à l’Espace des Femmes
30 / 11 / 19 : Milena Minja Bogavac présente les coulisses des Beaux-Arts de Paris à travers une performance
30 / 11 / 19 : Milena Minja Bogavac présente les coulisses des Beaux-Arts de Paris à travers une performance
01 / 12 / 19 Rencontre avec Sladjana Stanković & Sylvain Prudhomme pour lexposition "Aménagements successifs du noir" à la galerie Folia
1 / 12 / 19 : Rencontre des écrivains Svetislav Basara et Emmanuel Ruben, animée par Grégoire Leménager, à la Librairie Polonaise
1 / 12 / 19 : Rencontre des écrivaines Mira Popović et Julia Deck, animée par Julie Bouvard, à la Librairie Polonaise
01/12/19 Rencontre exceptionnelle avec Oleg Sentsov. En dialogue avec Sandrine Treiner, directrice de France Culture
01/12/19 Rencontre exceptionnelle avec Oleg Sentsov. En dialogue avec Sandrine Treiner, directrice de France Culture
2 / 12 / 19 : Rencontre avec l’artiste Raša Todosijević, animée par Nataša Petrešin-Bachelez, aux Beaux-Arts de Paris
30 / 11 / 19 : Atelier jeunesse avec Nina Batinica, illustratrice ayant réalisé l’affiche de cette troisième édition, à la Librairie Polonaise
2 / 12 / 19 : Rencontre avec l’urbaniste Iva Čukić, animée par Philippe Simay, à l’École nationale supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais
2 / 12 / 19 : Rencontre avec l’urbaniste Iva Čukić, animée par Philippe Simay, à l’École nationale supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais
02/12/19 Débat d’idées pour la soirée de clôture du Festival, avec Mila Turajlić, Enki Bilal, Alberto Manguel, Goran Petrović, animée par Sandrine Treiner, à l’Odéon - Théâtre de l’Europe
02/12/19 Débat d’idées pour la soirée de clôture du Festival, avec Mila Turajlić, Enki Bilal, Alberto Manguel, Goran Petrović, animée par Sandrine Treiner, à l’Odéon - Théâtre de l’Europe
02/12/19 Débat d’idées pour la soirée de clôture du Festival, avec Mila Turajlić, Enki Bilal, Alberto Manguel, Goran Petrović, animée par Sandrine Treiner, à l’Odéon - Théâtre de l’Europe
14, rue Bonaparte
75006 Paris
112, rue de Rennes
75006 Paris
4, rue Christine
75006 Paris
14, rue Bonaparte
75006 Paris
3, Place Saint-Germain-des-Prés
75006 Paris
35, rue Jacob
75006 Paris
13, rue de l’Abbaye
75006 Paris
65, rue des Grands Moulins
75013 Paris
174 Boulevard Saint-Germain,
75006 Paris
123, boulevard Saint-Germain
75006 Paris
78, rue Bonaparte,
75006 PARIS
4, rue Félibien
75006 Paris
place de l’Odéon
75006 Paris
4, rue de Chevreuse
75006 PARIS
1, Av. Gabriel
75008 Paris
Erik Veaux, Président de l’Association Un week-end à l’est
Brigitte Bouchard, Vice-présidente de l’Association Un week-end à l’est
Julie Bouvard, Trésorière de l’Association Un week-end à l’est
Direction programmation :
Brigitte Bouchard / allusive@me.com
Programmation et coordination :
Adélaïde Fabre / a.fabre@et-tuttiquanti.com
Programmation cinéma : Sophie Mirouze
Attaché de presse : Alina Gurdiel / alinagurdiel@gmail.com
Communication : Suzanne Coté Martin
Réseaux sociaux : Marie Bodin
Chargée de production : Aube Mézières
Chargé de diffusion : Bérenger Hebert
Graphiste / webdesigner : Frédéric Rauzy
Photographe : Nikola Krtolica
Illustratrice de cette édition : Nina Batinica
Bénévole : Anna Michalak